Production Cinéma vers une baisse des salaires de 40 % ?

Publié le par LOUSSOUARN

Depuis quelques mois, nous négocions avec les employeurs de la production de longs-métrages un réaménagement de la Convention Collective de la Production Cinématographique. Et ça se passe très mal!

 

Face à un front très unitaire de nos syndicats CGT (S.N.T.R., SGTIF, S.F.R.) et du SNTPCT, rejoints par les délégués FO, CFTC, les producteurs sont décidés à baisser drastiquement à la fois les salaires mais aussi les différentes modalités de rémunération: heures de préparation, heures supplémentaires, heures de transports

 

Sur les Salaires :

 

Lundi dernier 27 mars, les producteurs, quasi unanimes (« gros » ou « petits ») ont proposé ni plus moins:

 

Afin d'être en conformité avec le Code du travail de payer un forfait de 48 heures au tarif actuel de 39 heures. Cela revient à baisser les salaires actuels de 30 à 40 %, ou bien de faire cadeau de 9 heures de travail par semaine!!!

 

 

De différencier les salaires selon 3 ou 4 niveaux de budget des films!!!

 

 

Sur les Majorations:

 

Réduction de l'amplitude des heures de nuit (commençant à 24 heures au lieu de 22 heures actuellement l'été, et à 20 heures l'hiver).

 

 

Réduction du temps de repos entre 2 journées de travail à Il heures et dans certains cas à 9 heures.

 

 

Baisse des majorations pour heures supplémentaires:

 

           

Actuellement dans la Convention : Techniciens/Ouvriers    : 35 à 39 heures 10 % de majoration, 40 à 48 heures 25 % de majoration Au-delà, 50 % de majoration

 

Propositions des Producteurs : Rémunération des heures supplémentaires selon les budgets (Seuil à 4 millions d'Euros) 10 % Devis supérieur à 4 millions d'Euros 10% les 4 premières heures 25% au-delà

 

Décompte du temps de travail :

Les producteurs remettent en cause le temps de travail par le biais du temps de travail effectif: la maquilleuse qui ne maquille pas, le perchman qui attend pendant un préligth ne seraient pas en train de « travailler» donc ces heures ne compteraient pas dans les 35 ou 48 heures.

Certains « Cadres dirigeants» (Chef déco, Directeur photo, directeur de production...) n'auraient droit à aucune majoration, au motif de leur« autonomie» et de la maîtrise de leurs horaires.

 

Liste des fonctions et définition des postes de travail :

Si nous sommes prêts à envisager la création de certains postes de début de carrière, les producteurs veulent la création d'un poste « d'Attaché» ou « aide» ou « exécutant », actuellement appelé illégalement « stagiaire ». Ils souhaitent généraliser ce cadre d'emploi à toute la filière sans garde-fou y compris au sein des équipes ouvrières, ce que nous refusons car c'est la porte ouverte à tous les abus.

 

Sur les déplacements et défraiements:

 

Si nous reconnaissons la nécessité de revoir un système actuel uniquement adapté aux salariés habitant Paris ou la Région parisienne, les producteurs nous proposent une usine à gaz:

Qui permet de déplacer à volonté le lieu de rendez-vous à partir duquel le kilométrage est compté, moyen de somme de ne pas payer les défraiements.

 

 

Un système de« petits» et« grands» déplacements, à partir desquels on paie l'hôtel ou un autre type d'hébergement, ne commençant qu'à partir de 100 kms au lieu des 50 actuels.

 

 

Pour les indemnités repas, des tickets restaurant à 7,50 € comme garantie minimale.

 

 

On nous oppose que nous refusons de faire des concessions pour viser le « réalisme », or toutes les organisations syndicales se sont déclarées prêtes à revoir certaines majorations notamment la revalorisation de certains salaires ouvriers, ou salaires sous évalués des techniciens (habilleurs, scripts, .. .).

 

Face à nous, les producteurs se prévalent de la dégradation des conditions de rémunération et de travail qu'ils ont organisée depuis des années pour essayer de tout niveler par le bas.

Les producteurs n'ont pas même le courage d'imaginer une réforme des financements du C.N.C. en direction des films les moins bien financés, pas d'avantage qu'ils n'envisagent une autre répartition des profits des «grosses machines », une augmentation des obligations des chaînes privées notamment. Nous refusons dans l'unité de la profession de faire payer aux seuls salariés les problèmes du financement des longs-métrages.

Nous avons pris contact avec les autres organisations syndicales présentes à la négociation, notamment le SNTPCT, pour organiser les conditions de la mobilisation et définir nos propositions communes. Nous prendrons contact également avec les associations professionnelles que nous avons déjà rencontrées. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé(e)s des suites de ces discussions mais le moment est venu d'envisager sans tarder une mobilisation de l'ensemble des professionnels de la production cinématographique pour peser sur les actuelles discussions.

Publié dans Vie Syndicale

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